Messages : 15 Date d'inscription : 17/11/2015 Age : 38
Sujet: Le droit d’être exceptionnel .oOo. PV Erika Jeu 19 Nov - 6:11
Le droit d’être exceptionnel
Ce qui donne à la civilisation humaine son caractère exceptionnel, son caractère unique dans l'ordre de la biologie,c'est qu'elle n'est pas inscrite dans la substance nucléaire et donc qu'elle n'est pas organiquement héréditaire.
New York, c’est ma ville, mon monde à moi. C’est l’endroit où je me sens le mieux, si un tel endroit peut exister. Et ce moment de l’année, celui où la noirceur empiète de plus en plus sur la journée, ce moment où les températures sont fraiches de jour et carrément froides de nuit, ou le vent apporte l’hiver au gré des bourrasques, ce moment est mon préféré. C’est étrange d’aimer le froid quand on n’a pas de chez-soi, direz-vous, mais je n’y peux rien. Ce doivent être mes origines nordiques qui prennent le dessus quand les grands froids s’annonces. J’aimerais probablement beaucoup la Russie, si je n’étais pas aussi attachée aux pauvres petits américains. Ils sont tellement occupés avec leurs cellulaires, leurs travails et leurs problèmes qu’ils ne remarquent même pas lorsqu’une main délicate se glisse dans leurs poches pour partir avec leurs économies de la journée. Je sais, je devrais avoir honte de voler les pauvres gens, mais je n’ai pas pitié d’eux. S’ils s’intéressaient ne serait-ce qu’un peu à ce qui les entoure plutôt que de regarder leur crasseux nombril, ils me verraient. Ils font un choix. Ils choisissent de m’ignorer, alors je choisi de les dépouiller. C’est le bel équilibre des choses.
J’en ai assez de marcher sans but, comme ça. Mon café préféré est juste là, au coin de la rue. Je vais aller me chercher un mocacchino bien chaud avec plein de crème fouettée. Ça va aussi me permettre de compter l’argent que je viens de me faire en volant cet imbécile d’homme d’affaire qui m’a bousculé sans aucun regard. S’il avait su que son geste venait de lui couter un joli portefeuille en cuire véritable, il aurait sans-doute eu un regard pour moi. J’entre dans le café qui n’est pas trop bondé pour une fois, tant mieux. « Bonjour, je vais prendre un grand moca avec de la crème fouettée. Oh! Et pourquoi pas ce morceau de gâteau aussi. », dis-je, poliment. Oui, je suis polie. Cette fille derrière le comptoir ne m’a rien fait. Elle mérite mon respect. Et puis, si je ne veux pas qu’elle crache dans mon café… Moi, c’est ce que je ferais avec les idiots… Avec ma commande dans les mains, j’avise une table près de la fenêtre. J’aime la vue de ce café. La fenêtre donne sur deux rues passantes, alors je peux observer les gens qui passent comme pris dans leur fourmilière. J’aime à croire que je ne suis pas la seule Evo dans les parages, mais parfois, les gens sont si cloitrés dans leur petit monde qu’ils ne méritent tout simplement pas le meilleur que la nature peut leur offrir. J’ai beaucoup d’imagination. Souvent, en regardant les gens autour de moi, je tente de deviner le genre de pouvoir qu’ils pourraient avoir. La fille à la caisse pourrait lire dans les pensées. Ça éviterait aux autres d’avoir à donner leur commande. L’homme assis derrière moi, je suis certaine qu’il aimerait voir à travers les vêtements, si j’en crois sa façon de me regarder. Et la brunette qui vient de s’assoir à la table devant la mienne, elle a l’air tellement ordinaire. Elle doit certainement parler aux plantes ou quelque chose dans le genre. Haussement de sourcils, et je sirote mon délicieux café. C’est là que ça s’est produit…
Dehors, à l’intersection des deux grosses rues, les gens se sont mis à hurler. Un homme à prit soudainement feu. Le sourire aux lèvres, je ne peux détacher mes yeux de cette démonstration de la puissance des Evos. Évidemment, les larves d’humains ne peuvent pas simplement se soumettre. Un troupeau de policier vient d’arriver. C’est captivant. L’homme en flamme pourrait tous les tuer s’il le voulait. Je pourrais même aller l’aider. Ces lâches de policiers lui tirent dessus à présent. Sans même m’en rendre compte, je me suis levée d’un bond. Heureusement, la plupart des clients du café sont sortis pour assister à la scène. Il ne reste que la brunette. Je me rassois doucement, les yeux toujours rivés sur l’action. Bon, il n’a pas fallu beaucoup de temps pour qu’un des tirs atteigne l’homme-torche. Heureusement, il ne semble pas mort. Ils l’ont surement paralysé ou endormi pour mieux l’enfermer dans une cellule ignifuge conçue spécialement pour lui. De dégout, je crache par terre. « Eh voilà… Un autre Evo arrêté et probablement enfermé ou tué simplement parce qu’il est exceptionnel… »
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