« La dernière illusion est de croire qu'on les a toutes perdues »

     

     
    Née dans une banlieue relativement aisée de Pittsburgh, Erika a passé une petite enfance paisible où rien ne semblait pouvoir ébranler son innocence infantile. C'est à la disparition soudaine de son père que cette tranquillité fut radicalement chamboulée. Du jour au lendemain, Mr Reed s'évanouit dans la nature, sans laisser de trace... seulement une famille inquiète et fragilisée. La mère d'Erika n'a jamais voulu évoquer ce départ soudain, préférant noyer la cruelle réalité dans l'alcool. Lors de cette descente aux enfers, la fillette n'avait que 6 ans. Mais elle conserve énormément de souvenirs de cette période lugubre. Sa mère finit par être déclarée inapte à élever un enfant. Elle fut contrainte de suivre une cure de désintoxication solide et de laisser la garde de sa fille à sa sœur aînée, Judith. La tante d'Erika était une femme au caractère fort, aux valeurs strictes et n'étant pas des plus sociables. Cependant, elle fournissait des efforts considérables pour essayer de subvenir au mieux aux besoins de sa nièce. C'est à l'aube de ses 9 ans que le don d'Erika se manifesta pour la première fois. Au début, elle n'avait aucun contrôle dessus. Il lui arrivait fréquemment de faire des cauchemars et de se réveiller au beau milieu de la nuit. Tante Judith lui répétait sans cesse que les monstres ne sortaient pas des rêves, qu'ils étaient le fruit de son imagination. Mais un beau jour, dans la petite chambre d'enfants, elle les vit. Ils étaient là, devant ses yeux, plus vrais que nature. Ces monstres aux dents acérées, aux longues griffes crochues qui rampaient sous le lit et se cachaient dans le placard. La femme poussa un hurlement de terreur et descendit en trombe dans le salon. Elle décrocha le téléphone et appela sa sœur, qui venait à peine de sortir de sa cure. Judith refusa de garder Erika un jour de plus, traitant l'enfant de malédiction et de fléau ambulant.

   Erika retourna donc chez sa mère, qui s'était finalement libérée de son addiction à l'alcool. Mais la femme n'était plus que l'ombre de celle qu'elle fut par le passé, et la relation entre la mère et la fille s'était ternie au point de ne plus s'en tenir qu'aux formalités. Erika était une fille relativement solitaire, et il n'y avait qu'à l'école qu'elle s'épanouissait réellement. Elle avait quelques amis, le soutien de professeurs charmants et une belle classe décorée de tonnes de bricolages amusants. C'était littéralement un exutoire à son sinistre quotidien. Au bout de quelques mois, sa mère finit par rencontrer un autre homme. Elle s'était fait à l'idée que son mari ne reviendrait jamais. Son nouvel amant était un homme assez ordinaire, mais qui ne causait pas d'ennuis. Il avait sa routine, ses habitudes, et participait vaguement à cette vie de famille dégradée dans laquelle il n'osait pas s'imposer. Avec Madame Reed, il eut une fille qu'ils baptisèrent Tatiana. Cette nouvelle venue dans la maison apporta un vent de fraîcheur qui réjouit Erika au plus haut point. Elle pouvait passer des heures en compagnie de sa petite sœur, à prendre soin d'elle, à faire des jeux et lui raconter des histoires. Son pouvoir ne s'était d'ailleurs plus jamais manifesté depuis l'arrivée de ce membre supplémentaire.

Au fil des années, Erika et sa demi-soeur Tatiana développèrent une réelle complicité. Ce fut d'ailleurs un déchirement pour la petite, qui avait alors 6 ans, lorsque sa grande sœur partit faire ses études d'institutrice à Harrisburg. La jeune femme, devenue adulte, avait besoin de prendre quelques distances avec le cocon familial. Ce fut malgré tout une lourde épreuve de devoir laisser derrière elle Tatiana, à qui elle tenait tant. Mais sa passion grandissante pour les enfants l'avait poussée à aller dans l'une des meilleures écoles de l'État de Pennsylvanie. Ces quelques années d'étude furent un ravissement pour Erika, qui fit plein de connaissances et prenait un plaisir sans pareil à suivre les cours. Elle obtint son diplôme sans grande difficulté, et commença à exercer non loin de son logement étudiant. Elle déménagea dans une chambre située au-dessus du foyer d'un couple de personnes âgées, et qui sous-louaient tout l'étage à un prix avantageux. Erika s'installa dans un train-tain quotidien qui ne lui déplut guerre, allant régulièrement rendre visite à sa famille, surtout pour voir sa sœur.

Un jour, en regardant la télévision, Erika faillit avaler sa tartine au beurre de cacahuète de travers. Toutes les chaînes relayaient une même vidéo, prise par des journalistes dans une fête foraine aux alentours de New York. Une jeune femme blonde grimpait sur la grande roue, avant de s'en jeter sans hésitation, sous les hurlement de la foule. Mais quelques secondes plus tard, elle se relevait et remit son épaule déboîtée en place. L'information fit le tour du globe : il existait des personnes dotées de capacités hors du commun, défiant toutes les lois de la nature. Erika se rappela alors des étranges apparitions qu'elle provoquait étant petite. Elles ne s'étaient jamais plus manifestées, et la jeune femme ne cherchait pas à les faire revenir. Une sorte de peur infantile ne l'avait pas quittée et elle voyait inconsciemment cette aptitude comme un tabou. Mais à présent, elle savait qu'elle n'étaient pas la seule. Certains vivaient avec leur don, apprenaient à le contrôler et même à en faire quelque chose d'utile.

Mais malheureusement, d'autres utilisaient le leur avec de moins bonnes intentions. Quelques mois plus tard, alors que l'émancipation des "Evo" battait son plein, un attentat terrible survint dans la ville de Pittsburg. Apprenant la nouvelle aux infos, Erika prit sa voiture et fonça dans sa ville natale, ne prêtant guère attention aux avertissements des autorités qui conseillaient de fuir la ville. Quelques heures plus tard, elle se rendit dans la maison de sa mère. Personne. Paniquée, elle retourna dans sa voiture et se dirigea vers la source de fumée la plus proche. Le périmètre était bouclé au moyen de bandes anti-passage, installées par la police. Erika tenta de la franchir, mais des agents l'en interdirent.

- Laissez-moi passer ! Ma famille est peut-être dans les décombres !

- Je suis désolé, lui répondit un gros agent moustachu. Personne ne passe, c'est trop dangereux.

A ce moment-là, un inspecteur avec son long imperméable et un calepin passa par là. Erika tenta désespérément de l'interpeller.

- S'il vous plait, écoutez-moi !

Des larmes commencèrent à s'écouler de ses pommettes alors que le désespoir se peignait peu à peu sur son visage. L'inspecteur la vit et retira ses lunettes. Il s'avança vers elle d'un pas assuré.

- Que se passe-t-il, mademoiselle ?

- Je cherche ma mère, Martha Reed. Il y a aussi mon beau-père, Conrad, et leur fille, Tatiana.

L'inspecteur feuilleta son carnet à la recherche d'informations au sujet des noms mentionnés. Il bloqua sur une page, et après quelques secondes de silence, retira son chapeau.

- Je suis désolé, mademoiselle. Madame Reed et son mari ont été victime de l'attentat. Ils n'ont pas survécu aux suites de leurs blessures. Venez avec moi...

Erika se mit à sangloter sans ne plus parvenir à se contrôler. Même si elle n'avait plus guère d'affinités particulières avec sa mère, c'était un pan de sa vie qui s'écroulait. Puis, elle eut un éclair de lucidité. Elle se releva, enfonça son coude dans la bedaine de l'agent moustachu et échappa à l'inspecteur par la même occasion.

- Mademoiselle, où allez-vous ?

- Ma soeur est peut-être encore dans les ruines, je dois la trouver !

- Mais attendez bon sang, c'est trop dang...

Erika avait déjà disparu dans la fumée noire qui émanait du centre commercial effondré. Deux policiers et un pompier se mirent à sa poursuite. La jeune femme n'y voyait plus rien. La chaleur était étouffante, lui brûlait les poumons. Elle n'arrivait même pas à tousser tant c'était douloureux. Elle erra quelques instants au hasard, avant de débouler dans un couloir plus ou moins épargné par l'explosion. L'air y était plus respirable et elle pouvait y voir à quelques mètres. Elle continua, titubant comme un zombie, cherchant dans les moindres recoins. Après avoir toussé un bon coup, elle retrouva l'usage de sa voix.

- Tatiana ! Réponds-moi ! Je sais que tu es là...

Elle avança à tâtons, s'aidant du mur fissuré du couloir afin de se repérer. La fumée était devenue à nouveau plus dense. Elle ne distinguait plus que quelques formes. Elle continua à appeler sans relâche.

- Tatiana ! C'est moi, Erika.

Tout à coup, elle crut entendre quelque chose. Un râle, ou un toussotement. Elle se dirigea vers le bruit, qu'elle commençait à mieux distinguer. Ne cessant d'avancer, elle finit par arriver au coin du couloir. Derrière, elle aperçut une petite silhouette recroquevillée entre deux pans de murs écroulés.
Quelques instants plus tard, Erika sortait des décombres, sa demi-sœur dans les bras, sous le regard ahuri des policiers.

Une fois les premiers soins prodigués et un interrogatoire de routine effectué au commissariat, Tatiana put rentrer avec sa sœur. La petite était encore chamboulée et parlait peu. Mais elle serrait tellement fort la main d'Erika, que cette dernière sut immédiatement qu'elle était contente de la voir. Le voyage jusque Harrisburg se fit dans le silence le plus total. De temps en temps, un sanglot unique s'échappait de la gorge de la fillette, mais c'était comme un automatisme auquel elle ne prêtait plus attention. Elle se contentait de fixer le paysage défilant devant ses yeux perdus. Un tel spectacle brisait le cœur d'Erika, qui ne savait pas quoi dire pour la réconforter. Elle était pourtant à l'aise avec les enfants, mais dans ce cas-là, elle ne savait même pas quoi dire pour se rassurer elle-même.

Une fois arrivées à leur appartement, elles se lavèrent et changèrent de vêtements. Les jours suivants, elles tentèrent de se remettre de leurs émotions, mais les médias ne leur laissaient pas de répit. A la télévision, dans les journaux, à la radio... Partout, il était question de ces "Evo" qui se manifestaient de part et d'autre du pays. Une méfiance froide et teintée de haine grandissait au sein de la population. Les spéciaux commençaient à être catalogués, on leur attribuait même une pièce d'identité spécifique. Leurs données d'identification étaient stockées dans une base de donnée spéciale. Plusieurs disparitions commencèrent à avoir lieu un peu partout. Certains Evos se rebellaient, mais les autorités ne reculaient devant rien.

Le lendemain de l'enterrement de sa mère et du père de Tatiana, Erika prit une décision. Ce ne fut point chose aisée. Ce fut même le choix le plus difficile qu'elle eût jamais à prendre. Elle s'approcha de Tatiana et la regarda dans les yeux.

- On ne peut plus rester ici, c'est trop dangereux. Nous n'avons personne pour nous aider, s'il nous arrive quelque chose. Tante Judith est à New York pour son travail, on devrait l'y rejoindre. Je sais qu'on ne l'a pas vue depuis des années, mais c'est la seule personne que nous connaissions.

Intérieurement, Erika craignait que Judith ne souhaite toujours pas l'approcher. Mais il fallait tenter le coup. Comme sa tante était professeur universitaire de sociologie, elle aurait peut-être des renseignements sur ces "Evos".

- Je n'ai pas envie d'aller voir Tante Judith, bouda Tatiana. Je veux rester ici avec toi.

- Tu n'as pas le choix. Prépare tes affaires, on part demain matin.



     
    Erika est une personne discrète, sauf lorsqu'elle exerce sa profession. Entre le boulot et la vie privée, c'est presque une toute autre personne. Son amour pour les enfants la pousse à donner de sa personne pour contribuer à leur épanouissement, leur soif d'apprendre et leur bonheur. Lorsqu'elle quitte l'établissement scolaire, elle devient une personne relativement effacée, taciturne mais pas timide pour autant. Elle préfère tout simplement ne pas se faire remarquer. Lorsqu'elle connait quelqu'un un peu mieux, elle dévoile un caractère amical, flanqué d'humour gentil mais conserve une grande part de mystère sur sa personnalité. On n'est jamais sûr de savoir ce qu'elle pense réellement, si elle est simple ou terriblement futée. Elle en a conscience et en joue lors de ses interactions sociales. Lorsqu'elle a une idée en tête, difficile de la sortir de son obstination. Elle est déterminée et prête à tout pour arriver à ses fins. Détermination à ne pas confondre avec de la témérité. Erika est quelqu'un de posé et réfléchi, l'action la rend confuse, pouvant la faire complètement paniquer.


     
    Illusion / altération des perceptions : Erika peut faire voir et entendre à quiconque ce qu'elle souhaite. Deux des cinq sens qu'elle peut moduler à volonté, lui permettant de changer d'apparence aux yeux d'autrui, de transformer l'environnement et de recréer des scènes plus vraies que nature, dont son imagination est la seule limite. Bien entendu, ce pouvoir est purement lié à la perception et ne peut en aucun cas altérer l'état d'une personne ni lui infliger de souffrances physiques. Tout au plus, un éblouissement ou un bruit strident. Ses productions ne sont que des illusions inoffensives. Il n'y a pas de limites sur la durée, le pouvoir agissant un peu comme un troisième œil qu'elle peut décider d'ouvrir ou de fermer. Lorsqu'elle dort, est inconsciente ou souffrante, les illusions se dissipent jusqu'à disparaître totalement.


     
     Pseudo/prénom: Kevin "Lila" Petrelli ✧ Age: 28 ✧ Fréquence de connexion: Régulière, dépendant des périodes ✧ Avatar: Alanna Masterson ✧ Ce personnage est: inventé ✧ Où nous avez-vous connu? I CREATED YOU ! MOUAHAHAHA ! ✧ Le mot de passe:

Je suis tenté de dire : "Deuz !"

Tu peux le dire Deuz, moi je vais aller éditer mon message pour écrire FIRST

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